Piste ou bande cyclable ?

Doit-on dire piste ou bande cyclable pour parler d’un tracé sur la chaussée réservé aux cyclistes et délimité par des traits discontinus ?

Le code de la route belge parle bien de bandes pour toutes les délimitations de voies peintes sur le macadam :

Article 72. Marques longitudinales indiquant les bandes de circulation

Autos, motos, bus, tracteurs, tous les usagers roulent ou s’arrêtent en urgence sur des bandes.

Tous, sauf les cyclistes, qui ont subitement droit à l’appellation piste :

Article 74. Marques longitudinales indiquant une piste cyclable

Et la définition est encore plus étonnante, lorsqu’on constate la facilité avec laquelle les véhicules lourds débordent régulièrement sur ces « pistes » :

Article 2. Définitions
Le terme « bande de circulation » désigne toute partie d’une chaussée divisée, dans le sens longitudinal […]
La piste cyclable ne fait pas partie de la chaussée.

Mais pourquoi râler sur un pareil détail de langage ? Parce qu’il a son importance lorsqu’il s’agit de distinguer les voies peintes de celles séparées.

Lorsque les élus politiques se félicitent de créer des kilomètres de pistes cyclables, ils·elles jouent sur l’ambiguïté de la définition. Procédé de communication malhonnête (qu’il soit prémédité ou non) soutenu par le code. Et les retombées de cette communication ont un réel impact sur la prise de responsabilités, la sécurité routière, et le nombre de personnes qui se mettent (ou pas) au vélo.

En comparaison, le code de la route français est nettement plus clair :

Bande cyclable : voie exclusivement réservée aux cycles à deux ou trois roues, aux cyclomobiles légers et aux engins de déplacement personnel motorisés sur une chaussée à plusieurs voies.

Piste cyclable : chaussée exclusivement réservée aux cycles à deux ou trois roues, aux cyclomobiles légers et aux engins de déplacement personnel motorisés.

Le besoin de révision du code de la route belge est donc essentiel à cet égard, ne fût-ce que par honnêteté intellectuelle.